Syrie : une guerre pour le gaz ?
20 octobre 2016 13:46, par jojo l’affreuxC’est évident que le pays qui a le plus intérêt à voir le prix du gaz rester élevé aussi longtemps que possible et compliquer autant que possible la mise en place de nouveaux corridors énergétiques majeurs vers la zone Europe (les prix du gaz sont régionaux et en fonction de l’offre et de la demande), c’est la Russie d’abord, et de loin (vu l’ampleur de sa production et de ses moyens d’infrastructure de livraison déjà en service), et ensuite les USA qui espérait bien livrer du gaz de schiste dans la région.
Sauf que l’oncle Sam a besoin de méthanier pour ça et d’infrastructure de livraison. Nous en France on dispose de ce qui est sans doute la plus grosse flotte de méthanier au monde, mais ils sont très occupés à faire la navette entre Montpellier, Alger et le plus gros site de liquéfaction du monde que la France a construit au Qatar. Le projet de gazoduc qatari libérait énormément de méthaniers Européens qui aurait pu faire la navette entre le nouveau site de Dunkerque (proche du coeur économique de l’UE, la fameuse banane bleu) et le nouveau site de Houston (l’ancien point d’importation principal des hydrocarbures aux USA -en provenance d’Afrique de l’Ouest et du Vénézuéla).
C’est pas pour vous faire peine quant aux intérêts philanthropiques de la Russie, et dans une mesure bien moindre des Iraniens, mais ils ont un point commun indéniable avec les Qataris et les Américains. On se dispute surtout pour les parts de marché qui reviennent à chacun !
En attendant plus le statu quo perdure tel quel, plus la Russie se fait des sous (46% de part de marché). Bien qu’ils n’aient pas déclenché la guerre de Syrie vu que la posture géopolitique de Bachar et les sanctions américaines contre l’Iran faisait déjà très bien leurs affaires, les Russes se satisfont aussi de la situation présente qui bloque pratiquement tout les projets de nouveaux corridors énergétiques.
Observez bien sur la carte que le fameux projet Nabucco pour importer le gaz en provenance d’Asie centrale est au point mort depuis déjà 20 ans à cause du conflit au Haut-Karabagh et la Russie a une de ses bases militaires permanentes en Arménie avec 5000 soldats chargés d’entretenir l’infrastructure et collecter le renseignement, préparer le terrain pour un déploiement rapide...