George Soros fait inculper l’oncle de Bachar el-Assad en France
30 juin 2016 19:51, par Martin LegrandEn classant cet article dans la rubrique "Bachar el-Assad face aux manœuvres de l’Empire", le site - et ses lecteurs, vu la teneur de leurs commentaires - semble ignorer que Rifaat el-Assad n’est pas spécialement un soutien de Bachar, même s’il est son oncle... C’est plutôt tout le contraire.
Responsable du massacre de Hama en 1982 (plus ou moins 10 000 morts selon les estimations sérieuses), Rifaat a été exilé par Hafez el-Assad dans les années 80 et n’a pas été autorisé à remettre les pieds en Syrie depuis 1999, année où ses partisans ont tenté un coup de force à Lattaquié, et ont été mis en déroute par les forces de sécurité.
Depuis 2011, Rifaat essaie de se refaire une virginité auprès des Occidentaux en tentant de présenter son clan (lui ou ses fils) comme une alternative à Bachar et n’a pas été le dernier à faire du tort à son neveu. En outre, Rifaat est totalement déconsidéré en Syrie où personne ne souhaite le voir revenir et où il a la réputation d’être juste un mafieux corrompu.
Qu’il soit aujourd’hui poursuivi par une ONG de Soros ne signifie aucunement qu’il s’agit d’une nouvelle manoeuvre de l’Empire contre la Syrie et son président Bachar El-Assad. C’est juste le cours normal des choses, l’ONG en question enquêtant sur la corruption d’Etat dans les pays du Tiers monde (ils feraient bien de s’intéresser aussi à l’argent provenant des Assad et reçu par nos dirigeants depuis 40 ans : les relations entre la Syrie et les socialistes et le RPR étaient plus que prospères dans les années 80-90). Des gens comme Khaddam (ancien vice-président en exil en France, retourné par les services secrets en 2005) et la famille Tlass (ancien ministre de la défense, très proche des réseaux socialistes notamment) pourraient très bien se retrouver dans le collimateur des ONG et de la justice pour les mêmes faits reprochés à Rifaat, s’ils n’étaient protégés en haut lieu. La somme de 90 millions d’euros paraît d’ailleurs passablement faible eu égard à la stature du personnage : quand bien même on les lui prendrait, il lui en resterait encore assez, à lui et à ses descendants sur plusieurs générations, pour continuer à faire la fête dans ses propriétés de Marbella.
Rifaat n’est pas à plaindre, même si c’est l’affreux Soros qui lui fait des misères. A la limite, ça arrangera Bachar qu’on occupe un peu son oncle à autre chose qu’à lui chercher des noises !