Grèves, blocages et hypocrisies : la rançon de l’UE et de l’euro
26 mai 2016 16:48, par listenerL’ignorance des responsables est incroyable. On vient d’entendre un certain Bertrand Le Maire à qui ont demandait : "Que feriez-vous si vous étiez élu président de la république" répondre : "JE (sic) ne négocierai jamais avec la CGT".
Outre que ce "je" est ridicule, ce type censé avoir fait l’ENA sait-il que le monde du travail est en France organisé et que l’état légifère seulement après avoir permis aux "partenaires sociaux" (représentants syndicaux des employés et des employeurs) de négocier entre eux ? C’est le terme "par branche" qui permet aux syndicats d’avoir une petite influence dans les entreprises par le biais de la fameuse "hiérarchie des normes".
Si on récuse ce système des accords bilatéraux arbitrés par les représentants de l’Etat, on entre dans une économie administrée, au mieux pétainiste, au pire bochévique. Ce qui recoupe les étonnant propos de Najat Valleau-Belkacem récemment sur un radio publique laissant entendre qu’i était légitime que les français se considèrent comme des enfants et s’en remettent à l’état comme à leurs parents (une communication spéciale serait à faire sur cette intervention ahurissante). D’où l’utilisation par les ministres du mot "pédagogie" : paidos : enfant). Ces propos ne serait jamais passés autrefois sans déclencher l’indignation. Aujourd’hui, rien.
Le problème de l’article 2 de la loi, c’est qu’il abolit le droit syndical, d’un seul coup. Bien joué. Les syndicats sont dépouillés de tout pouvoir et de leur mission protectrice des salariés (y compris contre eux-même). Je ne pense même pas qu’ils s’en rendent vraiment compte. Les salariés doivent s’en remettre à leurs patrons pour être protégé. Féodalisme !
C’était une patiente et difficile conquête des gens qui travaillent et qui n’avaient que cela pour vivre et voulaient être traités avec dignité. Le "patron" (il faudrait voir ce qui se cache maintenant derrière ce terme) devient le législateur dans son "entreprise schumpetérienne" avec sa "destruction créatrice". On entre dans la folie du monde américain et les français ont parfaitement raison de s’y opposer de façon forcenée. Le patron sera à la fois un féodal et un homme d’affaire en hélicoptère. Les seigneurs féodaux d’autrefois, au moins, ils étaient là, présents les pieds dans la glèbe..