Une journée particulière.
Le 3 mai 1938, jour même de l’arrivée de Hitler à Rome, en visite d’État du 3 au 9 mai auprès de Benito Mussolini et de la monarchie italienne, le pape Pie XI, après avoir ordonné la fermeture des Musées du Vatican pour empêcher le dictateur d’y accéder, sort ostensiblement de la Ville Éternelle, entouré de toute la Maison pontificale, de la Gendarmerie pontificale et de la Garde suisse, et, à la stupeur générale, se retire à Castelgandolfo, faisant savoir publiquement qu’« il n’y a pas de place, à Rome, pour deux croix, la Croix du Christ et une autre croix » (sous-entendant la croix gammée du nazisme). Le pape rentra ostensiblement dans Rome dès que Hitler en repartit pour l’Allemagne.
Le 6 septembre 1938, alors que le gouvernement italien prépare les lois raciales fascistes, Pie XI déclare à un groupe de pèlerins belges :
« Par le Christ, et dans le Christ, nous sommes de la descendance spirituelle d’Abraham. Non, il n’est pas possible aux chrétiens de participer à l’antisémitisme. Nous reconnaissons à quiconque le droit de se défendre et de prendre les moyens de se protéger contre tout ce qui menace ses intérêts légitimes. Mais l’antisémitisme est inadmissible. Nous sommes spirituellement des sémites »[5], expression devenue célèbre.