@smuth
Il ne faut pas confondre matérialisme et paganisme. Éliade quand il parlait des païens d’avant Jackie Chan (pour paraphraser Dieudo ;-) disait qu’ils "vivent dans un cosmos sacralisé, participent à une sacralité cosmique, manifestée aussi bien dans le monde animal que végétal. Il n’est que de comparer leurs situations existentielles à celle d’un homme des sociétés modernes, vivant dans un cosmos désacralisé, pour se rendre compte de tout ce qui sépare ce dernier des autres."
De ça vous comprendrez qu’on ne peut lorsqu’on se définit païen aujourd’hui (comme Dominique Venner par exemple) être particulièrement compatible avec le "nouvel ordre mondial".
Pour revenir à cet histoire de "compatibilité", je pense que lutter contre les cancers de ce monde-ci avec le christianisme c’est un peu chercher à soigner le problème et chérissant ses causes. C’est bien le christianisme qui intellectuellement a permis cet homme nouveau, cet atome individuel " libéré" de tout lien ethnique, civilisationnel, etc.... Sans christianisme il n’y aurait jamais eu de Réforme, puis les Lumières et enfin ce monde désenchanté. Le nier c’est être un simple réactionnaire, ce qui peut être considéré comme criminel aujourd’hui !
Je terminerai en évoquant les penseurs antiques arrivés jusqu’à nous par le biais de quelques moines érudits. C’est bien sûr une très bonne chose. Malheureusement nous ignorons l’étendue de tout ce qu’ils ont également détruit puisqu’ils avaient le monopole de la transmission.
C’est MacMullen de Yale, un des meilleurs historiens de la fin de l’empire romain, qui explique qu’à partir de la fin du IIIème siècle la croissance quantitative du clergé se fit au détriment de la qualité, que "le spectre des croyances fut amputé de son extrémité sceptique et empirique. Il ne restait plus que le milieu et l’extrémité la plus crédule. On a parlé à ce propos d’un système de croyances non plus à deux niveaux mais à un seul. Il vint à son tour renforcer la tendance des persécutions anti-païennes en donnant un caractère "populaire" à la religion des époques ultérieures". Comment dans ces conditions ne pas être légitimement effrayé de toute la sagesse et des textes des siècles précédents perdus par l’Eglise.