M. Trévidic semble oublier qu’il est magistrat. C’est en cette qualité d’abord, ce qui lui confère une certaine compétence juridique et judiciaire, qu’il pourrait faire part (à quel titre personnel) de ses observations sur la mesure de déchéance envisagée. Or il apparaît qu’il confond les mesures prises en état d’urgence (sans contrôle judiciaire telles que des assignations à résidence arbitraires dans le cas de la dérive autoritaire du gouvernement Valls) et une éventuelle mesure de déchéance de nationalité. Il ferait mieux de ne pas faire de confusion et de se limiter à faire valoir la nécessité d’une décision judiciaire afin qu’un tribunal ne la prononce notamment qu’ après étude de sa faisabilité. Pour le coup il se poserait en défenseur de l’état de droit et soucieux de faire en sorte que la justice puisse toujours jouer son rôle de protection des citoyens contre l’arbitraire politico-administratif qui est bien évidemment à craindre. Or il semble plus intéressé à se situer sur le terrain politique. De ce fait, en ne restant pas à sa place, il n’est plus en mesure de défendre correctement la justice et donc le justiciable. De ce fait je trouve abusif de le qualifier de "magistrat expérimenté". Car si justement dans l’exercice de ses fonctions de magistrat il privilégie une lecture plus politique que juridique des dossiers qu’il traite il faut craindre le pire. Ce n’est peut-être pas par hasard qu’il ait été réaffecté dans un poste plus technique qui devrait lui permettre de réapprendre son métier. Mais cette remise en place ne semble pas de son goût. Qualifié il l’est certainement dans son habilieté à se médiatiser. Mais ce n’est pas ce qu’on lui demande en sa qualité de magistrat.