Pourquoi l’Occident ne pourra jamais vaincre ni pardonner à la Russie
26 décembre 2015 14:30, par blobloIl est vrai que les dizaines de millions de victimes du bolchévisme, c’était un formidable élan émancipateur contrecarré par l’Occident pervers.
Désolé, ce texte empreint de lyrisme paranoïaque est le reflet inversé du messianisme US et n’est pas exact : la Russie "couverte de crachats, ridiculisée et humiliée par les régimes occidentaux machiavéliques et leur propagande" au lendemain de la seconde guerre mondiale ?
Déjà rappelons que Staline était favorable au passage de la France sous administration alliée après la guerre et partageait les vues de Roosevelt à ce sujet : c’est Churchill qui s’y est opposé en apportant son soutien à De Gaulle, à la fois par francophilie et par intérêt bien compris, puisqu’il avait anticipé que l’Angleterre - puissance européenne coloniale déclinante - aurait besoin de la France pour exister face aux deux superpuissances issues de la seconde guerre mondiale.
Ensuite, au lendemain de la guerre, l’URSS et Staline jouissent d’un immense prestige en France en raison de la force électorale du communisme et de l’implication des communistes au sein de la résistance puis du CNR. La vie intellectuelle française a longtemps été marquée, pour ne pas dire dominée par l’influence idéologique du communisme.
Que même l’effondrement du communisme ou l’affaire des emprunts russes n’ont pas altéré la russophilie culturelle des Français remontant au moins aux temps de la Grande Catherine.
Enfin, De Gaulle a maintes fois rappelé, et ce bien avant la fin de la guerre, le sacrifice historique du peuple russe :
« La visite que j’achève de faire à votre pays c’est une visite que la France de toujours rend à la Russie de toujours… Aussi, en venant vous voir, il m’a semblé que ma démarche et votre réception étaient inspirées par une considération et une cordialité réciproques, que n’ont brisées, depuis des siècles, ni certains combats d’autrefois, ni des différences de régime, ni des oppositions récemment suscitées par la division du monde. » (1966)
Donc, non, ce texte est ni plus ni moins qu’une essentialisation binaire des forces en présence afin de justifier un "choc des civilisations", une affirmation du "nous" face à "eux" qui nous méprisent ou nous rejettent. Bref c’est du néoconservatisme messianique.
Qui, sérieusement, rejette le peuple russe ? Les gens qui cherchent à cultiver de tels sentiments au sein des populations "occidentales" ou autres sont des fauteurs de troubles.