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Salut à toi, M.
Tu ne sollicitais pas les commentaires des lecteurs de E&R mais voilà qu’il nous est donné de te lire et de réagir.
Tout d’abord, je te reconnais comme un frère en humanité. Français de vieille souche et de tradition familiale catholique, je me situe en dehors de tout dogme religieux. Ayant l’expérience de rapports avec des musulmans, je sais qu’il y a une certaine distance culturelle difficile à dépasser des deux côtés. A partir de ce point, je t’accorde ma compassion pour les difficultés inhérentes à ta condition dans le contexte français. En retour, je t’invite à accorder la tienne aux français qui sont troublés voire heurtés par l’afflux massif d’immigrés qui ne sont pas de culture musulmane.
Tu te demandes quoi faire pour converger dans la lutte pour l’émancipation du peuple. Mon approche est la suivante : ayant considéré ce qui nous sépare culturellement, voyons ce qui nous relie spirituellement. Pour ce faire, je te propose une parabole. Supposons qu’un jour des extraterrestres débarquent sur Terre et s’installent en France. En quoi serais-tu lié à eux qui — prenons cela pour hypothèse — ne reconnaitraient pas la valeur de Dieu et de son prophète Mohamed (selon ta vue) ? En quoi serais-je lié à eux ? En quoi les catholiques seraient liés à eux ? Et ainsi de suite pour chacun, selon sa culture d’origine et sa confession ? En ce qu’il y a un mouvement naturel de respect pour la vie et un mouvement naturel pour le partage et à la réjouissance du bonheur partagé. Cela est lié d’une part à la compassion (la compréhension que chacun est susceptible de souffrir physiquement et psychologiquement), d’autre part au bonheur qui accompagne d’élévation spirituelle dans le partage du bonheur.
Ainsi :
d’un côté nous ressentons le besoin du communautarisme à toutes les échelles (communauté familiale, d’amis, religieuse, communauté nationale, communauté des être humains, jusqu’à ce qui est le plus large : la communauté de tout ce qui est vivant voire de tout ce qui est), ce qui s’accompagne pour une part du besoin de délimitations (du cercle familial, etc) pour réguler ce et ceux que nous acceptons de recevoir dans notre communauté intime et pour réguler ce que nous acceptons de délivrer à l’extérieur de cette communauté.
d’un autre côté nous ressentons le besoin d’alliance spirituelle pour un partage harmonieux de l’espace vital, dans le respect de chacun, dans le respect de la nature.
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