Emmanuel Ratier sur l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP
14 décembre 2014 09:19, par clari7°- Duplicité et manque de méthode
Le comportement personnel trop réactif et emporté de N. Sarkozy lui a valu l’inimitié de beaucoup de Français. C’était peut-être l’autre face de son activisme. En revanche, sa duplicité est certaine et elle peut être constatée dans l’affaire de l’abrogation de la loi Taubira : un coup oui, un coup non. On peut parier sans risques qu’une fois au pouvoir il ne l’abrogera pas. Le « niquisme » est une de ses règles d’action.
Mais surtout on constate à la lecture du livre-témoignage de Maxime Tandonnet, Au cœur du volcan, qu’il ne possède pas les qualités de méthode d’un chef d’Etat. Souvent N. Sarkozy agit par réaction et décide avec impulsivité après des événements graves. Ceux-ci prennent le pas sur le long ou plutôt le moyen terme étant donné la durée du quinquennat. Pourquoi avoir attendu 2010 pour lancer une réforme des retraites ? Ce président est, au fond, arrivé au pouvoir avec de bonnes et nombreuses idées mais sans une véritable stratégie réfléchie. Très fréquemment les décisions ne sont pas suivies d’effet ou se perdent dans l’inertie et la mauvaise volonté de l’entourage et des ministères. Comme à Grenoble il peut parler fort, mais l’action qui devrait suivre n’est pas organisée. N. Sarkozy se targue beaucoup d’être un homme d’action et de volonté. Trop souvent il s’est agi de velléités.
Plus grave : le pouvoir de décision était concentré à l’Elysée. Or c’est bien à Matignon que se trouve l’appareil du gouvernement. La présidence arrêtait tous les choix importants mais ceux-ci n’étaient pas formalisés et tombaient dans l’oubli. De la sorte l’autorité gouvernementale était neutralisée et paralysée. L’hyperactivité du chef de l’Etat détruisait l’efficacité et l’autorité de celui-ci.
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8°- Une « casserole » gênante
N. Sarkozy a fait et fait toujours l’objet d’une persécution judiciaire, médiatique et élyséenne qui finira par lui rendre une partie de la sympathie que l’exercice du pouvoir lui a fait perdre.
Il va de gardes à vue en non-lieux dans toutes les affaires où il est mis en cause : Bettencourt, Libye, Karachi, etc.
Mais dans l’affaire Bygmalion de deux choses l’une : ou il savait, et cela relève de la justice ; ou sa bonne foi a été surprise, et ce n’est pas digne d’un chef d’Etat.
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9°- Des réformes biaisées …