Oui, il y a "le peuple", c’est une chose, mais il y a aussi "les pauvres" et cela, c’est autre chose ! Céline disait : "en politique, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais en tout et pour tout que deux partis : les riches et les miteux".
Pour lui, même user de l’expression "les pauvres", c’est encore les grandir un peu, les magnifier romantiquement à la manière des bourgeois. C’est pourquoi il a usé de ce terme "miteux". Magnifique mot qui enferme le problème : il contient en lui-même l’horrible mépris, voir l’ennui simplement, qu’il est très difficile de ne pas ressentir pour eux au delà de tous les discours..
Les pauvres en général ne sont justement pas exactement des "pauvres" car ils ne répondent jamais à l’image qu’on attend d’eux. Ils sont "miteux". Pas beaux à voir, à sentir.. Il faut avoir le courage de le comprendre. Hommage donc à tous ceux qui dépassent tout cela et regardent les "miteux" comme ils sont et ont de l’indulgence, ne les méprisent pas. Sans phrases. Peut-être parce qu’ils ont aussi "vu" .. les riches. Il faut donc être un saint, un héros ou un fou, c’est à dire un homme.