Une terrible épreuve effectivement, que fut celle vécue par mon tout jeune grand-père combattant de Verdun, qui ne mourut pas sur le champ de bataille, mais ne s’en remettra jamais vraiment, ni moralement ni physiquement, puisqu’il mourut à 48 ans, les poumons rongés par les gaz qu’il avait inhalés lors de cette atroce boucherie - inutile et désastreuse - que fut Verdun, et que je n’ai donc jamais pu connaître.
Je recommande, à tous ceux que cette période tragiquement funeste intéresse, la lecture de la splendide trilogie de Pierre Lemaître "Les enfants du désastre", magnifiquement écrite, d’une plume qui mêle la tragédie et l’ironie grinçante, à l’image de cette phrase : "Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre, justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu’à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu’elles s’écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande."...