Robert Paxton, la fin d’un mythe
13 octobre 2014 19:38, par C’était hierSynthèse historiographique réussie et intéressante.
Quand j’étais étudiant en histoire, et que le 2nde guerre mondiale était au programme, le Paxton était "La" bible qu’il fallait avoir lue. J’ai ainsi été formaté.
C’est grâce à E&R que j’ai découvert le travail d’Alain Michel (l’auteur de l’article ne le dit pas, mais l’historien A. Michel est un rabbin), par exemple.
C’est sûr que ça fait trembler les fondations.
Donc, bienvenues les notes supplémentaires sur ses prédécesseurs/compagnons.
Et, pour finir, je n’ai fait qu’une simple maîtrise d’histoire sur un sujet local du XVIIe s. français, mais je peux vous dire qu’au final, au moment d’écrire, on est tout seul devant les documents, avec juste son bagage de lectures sur le contexte de l’époque et le nuage de références locales que vous seul maîtrisez, et un cortège d’impressions souvent insaisissables, frustrantes, que vous laisse le fonds d’archives : les garde-fous méthodologiques (citer les sources, ordonner le discours, rationaliser) sont de peu d’aide face à votre subjectivité toute puissante.
L’histoire est un art, et vouloir la parer d’honnêteté est très difficile, même quand on s’y essaie avec la meilleure candeur sur un sujet peu polémique.
On peut arriver en naïf, après avoir su le sujet quand même, pour découvrir et tenter de raconter bêtement ce que l’on croit avoir compris qu’il s’est passé, au vu des documents qui ont survécu au temps (démarche inductive).
L’autre option est d’arriver avec une thèse préconçue (on appelle ça une "thèse", une "hypothèse" ou une "problématique)". Ça peut faire des *ravages* si la personne est malhonnête (et je ne dis pas que Paxton a été malhonnête). (démarche déductive : on essaie de démontrer - ou d’infirmer - ce que l’on pensait avant d’avant d’aborder le fonds).
Mais au final, il reste toujours un homme-empereur du discours qu’il rédige - car personne ne faira plus le travail à votre place avant des décennies.