Entretien avec Bernard Lugan sur les fractures en Afrique centrale
4 juillet 2014 11:49, par RichardM@Joug (le sage ?)
Je ne sais pas si tu liras ma réponse...
Je n’ai pas la prétention de t’apprendre que chaque ethnie (comprendre groupe ethnique, ethnie, sous-ethnie, variante et j’en passe, par faire plaisir choucoulie), se distingue(nt) les unes des autres, malgré que certaines soient apparentées (linguistique...).
Il s’agit du principe même qui dépeint la mosaïque anthropologique africaine,
L’idée d’un "meneur de troupe" qui chapeauterait l’Afrique (noire), ne prend absolument pas en compte cette mosaïque de peuples pour les raison suivantes ;
Toutes ces ethnies fonctionnent suivant leurs codes, leur aspect sociologique, culturel et cultuel, avec des visions qui s’opposent,
On retombe dans le même problème de l’appartenance ethnique du supposé "chef", car il faudra bien piocher dans l’une d’entre elles, pour le trouver (ce fameux chef),
Par conséquent, au nom de l’une d’entre elles, ce "chef" en question, mènera toute l’Afrique, puisqu’il agira en fonction de sa distinction ethnique qui le constitue consciemment ou inconsciemment (sa culture, religion, sensibilité...), donc, par essence, il ne pourra pas représenter et parler au nom de tous les peuples africains qui présentent forcément des ambitions différentes, des visions différentes, une sensibilité différente, etc, etc... (c’est de la logique pure).
-En cela, il y aura bien une ethnie qui prévaudra, d’une manière ou d’une autre, que tu le veuilles ou pas, sur l’ensemble de toutes les ethnies.
Quant à penser à un éventuel meneur venu de la Diaspora, "brassé" de force par les aléas de l’histoire, il imposera, lui aussi, son regard singulier et même éminemment occidentalisé, sur la diversité africaine autochtone, et ne pourra en aucun cas, prétendre à faire le chef d’orchestre sans faire, lui aussi, de l’ingérence.
Soit l’Afrique reste un puzzle ethnico-territorial, soit, à insister à l’union panafricaine "d’un" peuple noir, vous ne n’aboutirez qu’à un lissage mono-anthropologique, par la ruine de la grande diversité africaine, en rebâtissant à l’image du rouleau compresseur mondialiste, mais sur une échelle continentale ;
-A l’instar des villes européennes, toutes les villes modernes africaines s’articulent suivant le canon progressiste du mondialisme, (architecture, infrastructure, pôles de la consommation, moeurs, vêtements...) plus rien ne représente la singularité culturelle ethnico-raciale, qui émanait de la géographie et l’environnement.
RM.