Lorànt Deutsch et la bataille de l’histoire dans les médias
31 octobre 2013 09:17, par Philippe de MacédoineCette situation est logique et sans nouveauté. A chaque fois qu’une personne médiatique signe un ouvrage de transmission de connaissance, les universitaires se déchaînent. Il y a des précédents récents : De Closets en économie, Rika Zaraï en médecine, les Bogdanoff en astrophysique... Quoi ? Mes exemples ne sont pas bons ? Ha bon ! Je croyais moi.
Plus sérieusement, les Universitaires sont normalement les gardiens du temple de la connaissance. Leur vie est dédiée à le recherche et à la transmission du fruit de leur travail. Mais ils sont confrontés à un triple problème.
leur salaire est associé au nombre de leurs publications dans les revues spécialisées. Et pour publier dans les revues et les annales, il faut qu’ils parlent de travaux très pointus. Ils font des colloques entre eux, se félicitant entre deux coquetèles de leurs formidaaâbles découvertes.
se tenant à l’écart des ouvrages plus généraux, trop vulgaires pour leur ouvrir les portes de ces fameux colloques à coquetèles ; ils ont laissé le champ libre. Avant, c’étaient Bainville, Decaux, Castellot, Guillemin, Miquel qui occupaient le terrain et ils avaient une légitimité "d’historien". Maintenant c’est Lorant Deutch. Ca frustre les universitaires.
Finalement, ils sont trop nombreux. On ne peut plus les faire entrer tous dans les colloques à coquetèles, donc c’est jambon beurre café instantané sur le parvis de Jussieu. Leur travail s’apparente de plus en plus à de la dissection d’étrons antédiluviens. Cela ajoute à leur frustration.
Reste que si on veut parler de l’histoire de France sur la longue durée, il faut parler du Moyen-Âge. Et pour parler du Moyen-Âge en France, il faut 1 - sentir la grandeur politique de la France et de ses fiefs ; 2 - se convaincre que "France fille ainée de l’Eglise" est un concept historique qui a tout déterminé, sans cela, la France aurait eu un destin à l’Espagnole ou à l’Italienne ; 3 - éprouver une vive passion pour Jeanne La Pucelle qui deviendra Sainte Jeanne d’Arc (*) ; 4 - s’extasier devant les personnes du Roi du Pape et de très Saint Docteurs de l’Eglise (exemple St Bernard de Clairvaux).
Ce n’est pas possible pour un gauchiste bobo.
(*) Note :
Notez à ce sujet qu’il y a une superbe continuité féminine en France de Sainte Geneviève à Louise Michel en passant par Jeanne. Notez aussi que le Moyen Âge a compté plus de femmes importantes que notre monde actuel. C’est la IIIe République qui a détruit la femme.