"L’univers de Melville est dominé par la mer. Mais l’écrivain va bien au-delà de l’expérience vécue et de la science livresque, donnant à ses récits une portée mythique.Romancier de l’ineffable et de l’indicible, il touche à l’allégorie et au symbolisme afin de mieux mettre en scène les dilemmes de l’âme, le conflit biblique entre le bien et le mal qui ont hanté son esprit tourmenté. C’est un puritain hanté par le doute : Comme beaucoup de ses contemporains, Melville est obsédé par le conflit entre le bien et le mal.
Avec "Moby Dick", (le behémoth/Leviathan dans la religion juive symbolise le démon du mal, dans le liv. de Job c’est la Bête) épopée qui focalise toutes les tensions de l’écrivain, Melville tente de réconcilier son désir de croire en la noblesse de l’homme et sa certitude de l’existence du mal. Dans ce récit lesté de symbolisme Melville, dans un style parfois mélodramatique, ose poser des questions qui, au XIXème siècle, sont encore autant de tabous. Il se querelle avec le Dieu calviniste de la Nouvelle-Angleterre. Ce n’est qu’à la fin de sa vie, dans sa poésie et dans Billy Budd, dont le héros, âme simple et « nouvel homme » américain, personnifie la bonté, que Melville s’approchera d’un sentiment de réconciliation. Certes, une amère ironie n’est pas absente du roman, c’est de force que Billy Budd est enrôlé sur un navire anglais appelé... les Droits de l’Homme, et sa fin est tragique ; il y perce pourtant une lueur d’espoir dans la bonté et le pardon. On retrouve l’homosexualité en fond de tous ses romans : Mis à part des ouvrages que l’on qualifierait aujourd’hui de gay-friendly, dont Moby Dick, on notera que Melville eut une relation sérieuse avec Richard Tobias Greene. Son amour pour Nathaniel Hawthorne ne fut pas réciproque."
Finalement, certains des mots clefs de la littérature de cet auteur américain sont les fondements de la culture américaine puritaine véhiculée par les Pères Fondateurs "Pilgrims" (issue de l’interprétation littérale des textes bibliques). L’Amérique étant en quelque sorte le "nouvel israël" la "terre promise" des Protestants Calvinistes, d’où le messianisme véhiculé par leurs plus importants écrivains :
"Lutte entre Bien et Mal"
"Homme Nouveau"
"Droits de l’Homme"
"Leviathan métaphore d’un Etat hégémonique"
"Puritanisme"
"Homosexualité"
On constate que cette culture américaine envahit la culture européenne tout en la défigurant tragiquement.