Mort de l’avocat Olivier Metzner
23 mars 2013 23:34, par Lindia-songAdieu Maître, Votre fin ne fut pas sans noblesse, Reposez enfin en Paix !
1/3
(début de citation)
Maître Metzner, du mal à la mer
Il y a quelque chose qui relève de la tragédie antique dans cette image du corps flottant de « l’avocat des truands » retrouvé mort sur les rivages de son île, où il aimait se retirer seul, au faîte de sa gloire. Suicide, nous dit-on, sans autre explication. Le mot a sans doute pour vocation de nous arrêter net dans nos velléités d’investigations. Code indéchiffrable du cadenas de la boite de pandore recouverte immédiatement d’éloges unanimes et obligés des confrères, fussent-ils autrefois des ennemis jurés, et d’une presse hypocrite qui assiste aux obsèques en baissant la tête.
Ainsi tout le monde récite à l’unisson les louanges de cet homme de loi hors pair qui avouait s’être engagé dans la profession pour défendre la veuve et l’orphelin et racontait volontiers l’histoire d’un berger analphabète accusé de viol et condamné à mort sans avoir pu être entendu, mais a fait carrière en sauvant la mise à des puissants malfaiteurs. Il n’est pas raisonnable de chercher les raisons du suicide des grands de ce monde. Seul les petits se suicident sous le poids de leurs misère ou de leurs péchés. Trouver des raisons au suicide du grand professionnel Me Metzner c’est en quelque sorte remettre en cause l’ordre et les valeurs fondamentales de notre société. Si le succès professionnel peut laisser de la place au mal être et conduire au suicide, n’est-ce pas que cette valeur est sujette à caution ? Dans une société qui admet difficilement que des considérations morales puisse freiner le succès d’une carrière professionnelle, qui envisage de moins en moins que le bien et le mal aient une quelconque espèce d’ « existence », comment imaginer, comment laisser entendre que Me Metzner puisse avoir été saisi d’un dégoût de soi après avoir défendu tant de mauvaises causes ? Si nous le prétendions, nous serions jetés au bûcher, nous moralistes de la pire espèce. Jetés aux bûchers, comme les hérétiques d’autrefois, sans même avoir été soumis à la question par les inquisiteurs de l’ordre nouveau, ceux qui laissent faire, ceux qui se sont compromis activement en tirant profit du mal, les complices et les acteurs du grand relativisme moral. Et pourtant…