Cette affaire là se joue entre une doxa et un cynisme :
la doxa c’est l’espérance que le verrouillage financier du système finira par le remettre d’aplomb, quoi qu’il en coute,
le cynisme c’est de penser que l’activité va reprendre après 4 années de chutes et d’aléas, et qu’avec la consolidation de l’europe, ce sont de grand groupes qui feront l’avenir et la croissance ;
Entre les deux, on tient la boutique, avec un objectif de 3% de déficit qui correspond à 1% de croissance, et on fait rouler la dette (maturité, taux). Comme ils sont incapables de changer le cadre d’opération, il est difficile de les critiques sur la question d’une gestion à la petite semaine destinée à économiser sur tout, jusqu’au ridicule, et contre leurs promesses.
Bref, la stratégie c’est que le temps résoudra la question et entre temps, l’idée que 15 à 20% de gens en plus tombent dans la pauvreté, en plus des 9 millions que nous avons déjà en France, est assumé comme une "nécessaire transition".
La doxa est folle ; l’espérance sera vaincue.
Nous irons à la catastrophe, quitte à passer par un pouvoir finalement ouvertement autoritaire.
Les deux années qui viennent seront cruciales.
Nous allons alignés les mois à +200 000 personnes exclues tous les mois (chomeurs, fin de droits), leur mesure d’emplois d’avenir ne marchera pas (pour qu’il y ait de l’aubaine, il faut de l’activité, l’économie est à l’arrêt) : ils ne parviendront pas à acheter 500 000 emplois…
Alors quoi ? quand on aura 2 milions de personne balancées dans le trou, 2 à 4 millions indirectement touchées, il se passe quoi ? Un soulèvement.
Le point du début de basculement de la situation, c’est la grande manifestation du 13 janvier : soyons 2 millions dans les rues, et plus ; allons y TOUS : ils vont prendre peur.