J’ai récemment eu une discussion sur le mariage homos avec des amis. Je suis contre, mais non pas car il ne peut y avoir de mariage qu’entre un homme et une femme (dire cela, c’est nécessairement s’exposer comme gros réactionnaire, et clore la discussion), mais parce que ça n’a pas de sens, pour des homos ou trans-genre, de réclamer une union symbolique dont la seule légitimité est traditionnelle (et donc qu’ils conchient abondement). Je soutenais qu’il fallait simplement faire disparaître le mariage civil, et donc toute la symbolique qu’il contient, pour le remplacer par une pure procédure administrative, dont les seuls buts concernent la fiscalité et les règles de succession et d’héritage. Ils veulent l’ "égalité" ? Qu’on la leur donne sans condition sur la forme, mais qu’à jamais ils perdent le fond. Terre brûlée.
De fait, ce seront les églises qui reprendront le mariage et sa symbolique, et par là même où on aura péché (la revendication de sans cesse plus de libéralisme), on sera puni (tolérance religieuse => laïcité => interdiction pour l’Etat de se mêler des affaires des églises après leur avoir abandonné le mariage). Les mariés promettront devant Dieu, et leur union reprendra le sens symbolique que la république franc-maçonne a perverti et corrompu, en instituant le maire curé, rabbin ou imam. Il ne restera plus qu’un formulaire cerfa en triple exemplaire à ceux qui rejettent la transcendance, et ce ne sera que justice.
Nous, dissidents à l’Empire, avons cet avantage : nous connaissons notre ennemi, et la prévisibilité des raisonnements qu’il inculque aux gens. On m’a donc opposé que ce que voulaient les homos ou transgenre qui se mariaient, c’était de la reconnaissance. Légitimer l’homosexualité ou la transexualité, c’est nier la transcendance, puisque la majorité des religions condamnent ces comportements ou choix. On peut donc habilement mettre en avant qu’une fois la religion retranchée de l’affaire, il ne reste plus que le droit, et de fait un droit accordé est une reconnaissance.
En réalité, il est bien évidement question de reconnaissance symbolique, qu’aucun texte de loi ne pourra jamais conférer, mais la symbolique relève de la sphère spirituelle, dont la religion fait aussi partie. Par une habile manoeuvre, on fait assimiler les deux, et on fait croire qu’en balançant la religion à la poubelle, la symbolique y tombe avec. On peut alors montrer que la mariage homo est illégitime, sans jamais passer pour un réactionnaire.