Berlusconi fossoyeur de l’Euro ?
23 juin 2012 10:38, par nanabelUne vraie girouette ce Berlu. Son parti s’est ramassé aux dernières municipales partielles du 22 mai. Sur les 26 grandes mairies en jeu, le parti de Silvio Berlusconi en détenait 19. Il n’a été reconfirmé que dans 6 d’entre elles. Il avait totalisé 28 % des suffrages aux précédentes élections administratives de 2010. Il n’en a obtenu que 13 % dimanche et lundi. Un résultat qui pose la question de la survie du PDL face au déclin de Silvio Berlusconi. Alors que le soutien au gouvernement de Mario Monti divise son état-major, nombre d’observateurs évoquent le risque d’une implosion du PDL.
Un autre grand perdant, la Ligue du Nord encaisse une cuisante défaite. Elle a perdu les 7 ballottages où elle était présente en Piémont et Vénétie, autrefois bastions du mouvement fédéraliste. La Ligue a payé un lourd tribut au scandale financier qui éclabousse son leader Umberto Bossi. Le scrutin met un terme définitif à l’ère Bossi. La Ligue passe aux mains du rénovateur Roberto Maroni, qui devra la reconstruire.
49 % d’abstention dans cette élection test avant les législatives. Ce sont les démocrates (socialistes) qui l’emporte, sans toutefois avoir augmenté leurs suffrages. Ils profitent donc d’une désaffection des électeurs de droite.
Mais le plus surprenant, c’est la prise de la très conservatrice ville de Parme, par Mr Pizzaroti, un membre du Parti des 5 étoiles, créé par Pebbe Grillot, un humoriste de cabaret (un genre de Coluche italien), dont les médias se moquaient, qualifiant Grillot de bouffon comique. Ce parti n’a aucune existence physique, pas de colleurs d’affiches, pas de militants. Toute la mobilisation de fait sur leur site woueb. Le New-York Times a placé le site des 5 étoiles, le 7è site mondial en terme d’influence. Ils prônent, la sortie de l’UE, la sortie de l’€ et la souveraineté monétaire de l’Italie. Les membres du parti sont en ligne en permanence. Leurs projets de loi sont affichés avant sur la toile pour les soumettre aux électeurs. Leur leitmotiv : la transparence. C’est une façon différente de faire la politique et évidemment du jamais vu dans les instances du pouvoir.
En déclarant qu’il serait favorable à l’abandon de l’€, en espérant une coalition avec le Parti 5 étoiles, Berlusconi se ridiculise encore une fois. C’est pitoyable d’en être réduit à mendier pour survivre.