Les guerres et la nécessité de l’ennemi
21 septembre 2011 14:40, par aiC’est hallucinant de voir ce que dit Pierre Conesa quand il prétend que les hommes politiques grecs n’ont pas essayé de réduire la tension entre la Grèce et la Turque .
Comme si cela pouvait être fait unilatéralement par la seule Grèce...
C’est le parlement turc qui a voté en 1995 la loi du casus belli selon laquelle la Turquie considérerait comme acte de guerre l’application par la Grèce du droit international en fixant ses eaux à 12 milles nautiques (et à la ligne médiane quand c’est impossible).
C’est vraiment ignorer totalement l’histoire des deux pays que de dire que les hommes politiques grecs n’ont pas essayé.
Il y a eu énormément de tentatives de rapprochement, énormément : de Vénizélos en passant par Papandréou l’actuel premier mnistre. Enormément, depuis les années 20 jusqu’à nos jours ; même la dictature des colonels en 1967 a tenté un rapprochement.
Vraiment je suis scotché qu’un soi disant spécialiste ait une analyse aussi médiocre.
Le vrai problème entre la Grèce et la Turque est justement le déséquilibre créé par la toute puissance turque qui va croissante. (pour reprendre la terminologie de M. Chauprade, qui semble beaucoup plus sérieux et modéré dans ses analyses que ce M Conesa dont le ton est par ailleurs extrêmement péremptoire)
Jusqu’à preuve du contraire c’est la Turquie qui revendique des îles grecques ou conteste la souveraineté de certains espaces maritimes de la Grèce ou de Chypre (voir en ce moment la crise sur les recherches pétrolières à Chypre) et la Grèce ne revendique rien ; je passe sur le fait que la Turquie ait envahi Chypre, le fait que laTurquie ait expulsé tous les Grecs d’Istanbul entre 1955 et 1967).
Lisant le grec et m’intéressant à ces questions mon opinion personnelle est que les hommes politiques grecs ont cédé volontiers à de plusieurs reprises et le problème vient peut-être de là aussi (l’appétit vietn en mangeant et la Turquieest peut-être encouragée par la politique grecque de reculades permanentes ; un exemple les îles d’Imbros et Ténédos en Turquie devaient être à majorité grecque et autonomes selon le traité de Lausanne ; la Grèce n’a jamais revendiqué l’application du traité de Lausanne sur ce point)