Le journaliste de Challenge fait bien de faire la distinction entre les trente glorieuses et ce qu’il appelle les trente prodigieuses. Pendant les trente glorieuses l’essentiel du PIB était réalisé par la classe moyenne et si des différences de revenus existaient au sein de la classe moyenne, le PIB en niveau et en variation était assez représentatif de la situation économique du pays car les revenus étaient distribués de façon normale (au sens de la loi normale). Cette caractéristique n’existe plus aujourd’hui du fait que la fracture sociale entre deux catégories de Français, identifiée en 1995 par Chirac, n’a fait que s’aggraver depuis. Ces deux "France" ont sur le plan des revenus (et donc du patrimoine) des dynamiques complètement différentes de sorte que continuer à s’intéresser aux chiffres globaux du PIB et de la croissance est non seulement une erreur d’analyse économique mais surtout une escroquerie intellectuelle.