Daniel Darc, le Jim Morrison français ?
27 avril 06:59, par Razibus ZouzouDaniel... c’ était un peu l’abatros de Baudelaire, " prince des nuées, ses ailes de géant l’empechent de marcher".Pour ce faire il lui fallait sa came. il a pourtant essayé de s’en sortir, à même fréquenté assidument les narcotiques anonymes et passé pas loin de deux ans sans rien prendre mais alors il se tranformait en autiste psychotique, d’une timidité hallucinante, enfermé en lui, éteint, handicapé, perdu...
Contradiction ambulante, égoiste à mort et généreux à l’extrême il naviguait entre les honneurs du show bizz et les quais de métro à acheter des cachetons dégeulasses aux clandos vers les halles/Beaubourg/Reaumur à l’époque, avec une bouteille de rouge pendant de la poche de sa veste. un vrai clodo, qu’il aurait certainement été si il n’avait pas acheté son studio dans le 11eme avec les royalties de l’époque taxi girl. Après des années d’errance au 3 eme niveau sous terre il a lui aussi redigé ses carnets du sous sol, et a délivrés ses chefs d’oeuvre à lui avant de mourir. grand lecteur ses discussions pouvaient être passionnantes.Grand malade, il pouvait être insupportable Un artiste authentique, sincère, un type inclassable, indadaptable et inadapté certes mais certainement pas dans la posture gay que vous lui attribuez et encore moins "préwoke", deconstructeur de la tradition. Il était aussi un très grand connaisseur de la poésie beatnik, traducteur, exegète
La fascination qu’exerce les gens hors-limites, ceux qui flirtent avec les anges et la mort en même temps m’a souvent dégouté, le système l’a bien utilisé et en même temps il en a profité mais la réalité c’est que sa vie était un enfer. je réécoute parfois crève coeur ou la taille de mon âme, ces albums de la renaissance, c’est magnifique, et alors je pense à lui qui doit être en paix et au paradis puisque c’est en enfer qu’il a passé sa vie. issu du post punk, il n’a rien à voir avec Morrison qui lui vient d’ailleurs et d’une autre époque. les gens sur le fil, the thin red line, dans une guerre contre le sytème mais surtout contre eux même ont toujours fasciné les bourgeois, et voir Daniel entouré des stars télévisuelles detestables pour ce qu’ils incarnent (arthur & co) me débectait. il est sorti propre de ce marécage mondain, parce que ce mec était authentique, et si il y a une chose que veut dire le rock and roll, c’est l’authenticité.
Personne ne peut lui enlever ça. RIP my brother.