Ondes de choc : Rachid Achachi reçoit Alain Soral
18 avril 13:51, par Jojo
Si écouter Soral est aussi agréable et porteur, c’est que derrière l’aspect logique persiste un affect. Sans vouloir faire de la psycho de comptoir, c’est un émotif (il le dit volontiers). Dans son langage, il y a beaucoup de joie. Il y a un plaisir de la pensée qui s’exerce. C’est presque comme une musique - proche du motorik de CAN. C’est d’ailleurs bien pour cela que l’on ne peut lui reprocher de laisser parfois peu de place à son interlocuteur : il chevauche un balais de sorcière. Il est porté.
La parenthèse consacrée à la French Theory est intéressante (quelques erreurs cependant, l’Abécédaire n’a jamais été publiée en livre, mais c’est un point de détail). Elle mériterait d’être creusée car la pensée deleuzienne, par exemple, a été "retournée" aux Etats-Unis pour en faire une caricature. Etant donné qu’il s’agit d’une pensée complexe, qui cherche d’autres moyens de créer des concepts, toujours avec une profonde élégance, il est facile de tout prendre au premier degré en simplifiant les choses. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu dans ces ouvrages que recevoir sa pensée comme une doctrine serait ce qu’il y a de pire. Néanmoins, ses concepts bizarres ont été martelés tels des mantras pour produire la "pensée" la plus bête mais aussi la plus méchante, pleine de ressentiment. Or, Deleuze est avant un spinoziste et a fondé toute éthique à partir de la pensée de Spinoza - qui n’a RIEN à voir avec le wokisme.