L’article de Laurent Guyénot est à l’image de beaucoup de productions intellectuelles contemporaines : un vernis culturel séduisant, parfois bien construit, mais profondément superficiel et trompeur dès qu’il prétend s’attaquer aux Saintes Écritures. Le problème n’est pas uniquement dans l’angle critique adopté, mais dans l’ignorance manifeste des fondements spirituels, linguistiques et prophétiques du texte biblique.
Car comment peut-on prétendre démonter la structure d’un édifice sans en connaître les fondations ? Laurent Guyénot ne lit pas l’hébreu, ni le grec biblique, ni l’araméen. Il n’en comprend donc ni le rythme, ni les nuances, ni les clés de lecture inspirées. Il s’appuie sur des traductions modernes, elles-mêmes parfois fautives ou orientées par des traditions confessionnelles. Il parle des textes, mais ne les entend pas. Il analyse des figures, mais ne pénètre pas leur sens spirituel. Et c’est là que réside l’un des grands dangers de ce type d’article : il paraît autorisé, mais il ne l’est pas.
Prenons un exemple fondamental : Genèse 3:22-24. La plupart des traductions rendent ce passage ainsi : « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, empêchons-le de tendre la main vers l’arbre de vie, pour qu’il ne vive éternellement. »
Mais le texte hébreu dit littéralement : Hen ha’adam hayah ke’echad mimennu lada’at tov va-ra’ – « Voici, l’homme est devenu un au travers de la connaissance du bien et du mal. » Cela ne signifie pas qu’il est comparable à Dieu, mais qu’il est devenu confus, indistinct en lui-même. Avant la chute, il distinguait clairement l’âme, le corps, l’esprit. Après, tout s’est embrouillé en lui.
Voilà un exemple d’erreur de traduction qui change tout — et que l’auteur, faute d’avoir appris la langue sacrée, ne pouvait même pas soupçonner. Or, ce genre de contresens alimente une pensée illusoire, coupée de la révélation véritable.