Superbe texte, je ne connaissais absolument pas ce M. Jean CAU.
On pourrait le comparer à un George Orwell français, ayant à coup sûr l’avantage d’écrire 30 ans après, quand les les choses ont vraiment déjà commencé à se réaliser pour de bon. Il y a presque tout.
dégénérescence des "élites" au pouvoir (bon ça c’était sans doute déjà une litotte en 1973)
terrorisme intellectuel de l’égalitarisme, donc revendication culpabilisatrice et "paralysie de la lucididité", empêchement de la pensée.
les coûts futurs de ces "élites" au nom de la "démocratie" : nous les voyons maintenant plus que clairement.
la gauche "humaniste" qui génère de fait les pires totalitarismes : nous avons dépassé l’URSS ou le maoisme effectivement, mais nous avons l’UE, le wokisme, le progressisme, etc. Qui se revendiquent toujours du bon côté du droit et de la morale. D’où encore, paralaysie de la lucidité, empêchement de la pensée.
Cercle vicieux du "bon" qui engendre la décadence (pour la majorité) et la domination (pour les élus), mais qu’il faut continuer parce que sinon on n’est pas "bon".
Avoir un maître - sens noble, comme un maître-artisan - ne fait pas de vous un esclave. S’il est effectivement un vrai maître. Alors l’inégalité n’est pas une inégalité, elle est un transfert.
et enfin la contradiction finale touchante, humaine, trop humaine : dans ce monde dominé par de faux maîtres et par l’argent, je dois bien gagner ma vie, donc me livrer à des activités générant du profit, et même si je peux essayer de les choisir de mon mieux au sein de ce monde sans trop me contredire moi-même, la contradiction de fond reste : je dois faire du profit, et essayer de l’accroître chaque année, tout comme les "bourgeois" que je vomis. Qu’est-ce qui m’en différencie finalement ?
Question finale pour M. Alain Soral : dans ses sources, Alain Soral ne se serait-il pas légèrement inspiré, entre autres bien sûr, de M. Jean CAU pour ses différents écrits ?
Merci pour ce beau texte en tout cas.