un peut tirée par les cheveux l’alliance judéo-protestante dans l’opposition Nadal-Federer, surtout qu’au début ce n’était pas la grande entente... Si Djokovic avait été un bon client comme les 2 autres, les médias n’auraient eu aucun pbm à l’intégrer dans un scenario à 3, orthodoxe ou pas.
D’ailleurs personne ne conteste qu’il est au moins au niveau des 2 autres. Ceux qui voient le sport comme un moment d’esthétisme vont préférer Federer, et ceux qui y voient surtout une performance vont osciller entre Nadal (pour le côté spectaculaire) et Djokovic (palmarès et mental). Il y a une dimension mécanique d’homme-robot chez Djokovic, un peu comme chez Cristiano Ronaldo (mental froid, obsession du corps, de la santé, de l’hygiène de vie, quand Nadal y ajoutait un coté bestial/chaud/latin), qui fait aussi que bcp de spectateurs lambda ne s’identifient pas à lui, ne le trouvent pas sympathique.
Je me souviens qu’au début il avait une aura plus décontractée, on le voyait imiter les autres joueurs (avec talent) dans les vestiaires.. et puis il s’est donné une mission qui l’a un peu déshumanisé avec le temps.
Sans vouloir diminuer ses audaces, et certaines prises de position courageuses (surtout motivée par son histoire), il faut quand même reconnaître qu’en devenant champion de Tennis, sportif de très haut niveau, il est qu’il le veuille ou non un combattant de l’Empire, un ambassadeur de cette vision très anglo-saxonne du monde, de la vie, et pas seulement du sport. Il a voulu appartenir à cette famille et en être le meilleur. Ses divergences naturelles ont fini par prendre le dessus (surtout sur la fin, quand il était bien installé tout en haut), et il restera ce fils certes prodige mais bâtard, que les parents ont réticence à reconnaître aujourd’hui.
Bon, l’article n’avait pas vocation à disserter en profondeur du paradoxe Djokovic, l’angle d’attaque n’étant pas celui-là, mais c’est tout de même quelque chose à prendre en compte si l’on s’intéresse au personnage.