Mike Horn, le dernier aventurier
19 décembre 2024 08:31, par Sedetiam
De l’anatocisme
Si Einstein nous a tout dit de la force des intérêts composés pour les appeler huitième merveille du monde, Coluche nous alertait au cœur de ses « Interdits : le délégué syndical » (1978) : « C’est un prêt de loin [...] Moins tu peux payer, plus tu payes [...] C’est le crédit qui est cher, pas la maison. La preuve, c’est que quand on a fini de payer, si on pouvait vendre le crédit, on se ferait plus de pognon qu’en vendant la maison. [...] Une fois que tu as fini de payer le crédit, les ruines sont à toi. »
Il en est de même désormais pour les bagnoles : les constructeurs ne vendent pas de la tôle et un moteur pour aller d’un point A au point B, mais du crédit pour aller dans tous les Q.
Quant à Mike Horn, c’est l’un des rares gaillard qui vaille pour nous parler de la Nature : de celle dont les droits sont difficilement franchissables et ne s’offrent qu’au péril de celui qui tente « l’aventure » de l’affronter. Rares sont ce genre d’archétypes, loin des écolos à deux balles, ou des plaisanciers qui se prennent pour des loups de mer, passionnés qu’ils seraient et n’ont connu que Force 4 pour panaché.
Maintenant, le seul voyage qui vaille demeure celui intérieur, au gré des trois principaux préceptes gravés parmis plus d’une centaine sur le temple d’Apollon : « Connais-toi toi même », « Rien de trop » et quelque chose comme « Se porter caution est début de la ruine ». Les trois empreints des sept vertus cardinales et théologales. Voilà les seuls emprunts que l’on devrait autoriser.