La féminisation de la société va de pair avec la dévirilisation de l’homme contemporain. Ce sont les deux faces d’une même médaille. C’est un phénomène dont l’Histoire nous offre de nombreux exemples : quand les sociétés déclinent, les femmes s’élèvent, plus les sociétés s’aplatissent, plus les femmes montent. Le vide laissé, la place désertée par les hommes mous et amorphes au point de ne plus avoir ni le comportement, ni les attitudes, ni le caractère, et à peine l’apparence (et pas toujours) d´un homme, permet aux femmes de régner enfin.
Quand les sociétés se transforment en troupeaux destinés à l’abattoir et les hommes en caricatures d’hommes, l’heure des femmes sonne. Du désordre et de la confusion, elle sort avec la joie insouciante et la légèreté de son sexe, prête à instaurer « le royaume de la femme qui, jusqu’à ce jour, dans les siècles des siècles, n’a inventé que le tricot et les housses des fauteuils » (*). Le triomphe du monde-femme.
(*) Paul Guth, dans « Le mariage du Naïf », 1957