Soral répond... sur ERFM ! – Trente-neuvième fournée
2 mai 2024 09:16, par Pierrot
“Alors que le capital financier et le capital de l’industrie de guerre ont tous les États dans leur poche à cause de la dette publique ! Alors que les colonies restent des colonies. Ici, l’idée de la lutte des classes capitule devant l’idée nationale. Il semble que l’harmonie des classes dans chaque nation soit la condition préalable et le complément de l’harmonie des nations qui doit sortir de la guerre mondiale pour s’épanouir dans la « Société des Nations ». Le nationalisme est actuellement de mise. Des nations et des mini-nations s’annoncent de toutes parts et affirment leurs droits à constituer des États. Des cadavres putréfiés sortent de tombes centenaires, animés d’une nouvelle vigueur printanière et des peuples « sans histoire » qui n’ont jamais constitué d’entité étatique autonome ressentent le besoin violent de s’ériger en États. Polonais, Ukrainiens, Bielorusses, Lithuaniens, Tchèques, Yougoslaves, dix nouvelles nations au Caucase... Les Sionistes édifient déjà leur ghetto palestinien, pour l’instant à Philadelphie.... c’est aujourd’hui la nuit de Walpurgis sur le Brocken nationaliste.
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L’explosion actuelle de nationalisme, généralisée au monde entier, renferme un fouillis hétéroclite d’intérêts et de tendances spécifiques. Mais un axe passe à travers tous ces intérêts spécifiques et les oriente, un intérêt général créé par les particularités de la situation historique : l’offensive contre la menace d’une révolution mondiale du prolétariat.”
Fragment sur la guerre, la question nationale et la révolution
Rosa Luxemburg
1918