J’ai été anarchiste au cours de mon adolescence, tendance illégaliste et proche de la mouvance autonome. C’était désespéré et en rupture de toute organisation, porté à la délinquance et à la violence dite politique, refusant même la fédération anarchiste.
J’y ai vite constaté, en dehors des postures rebelles de gens qui restaient toujours à la frontière sans la franchir, sauf exception car certains ont payés cher leur engagement, que des incohérences majeures obligeaient à se poser des questions, je veux dire à un anar digne de ce nom. La FA en faisait partie sans partager toutes leurs options.
Déjà pactiser avec les communistes qui représentaient en fait la seule idéologie totalitaire existante, culte de l’Etat et du parti, et qui avaient fait historiquement payer cher aux anars leur refus de ces structures. Récemment, j’ai même entendu un plastronner, tendance antifa, qui était parti se battre avec les kurdes du PKK, les gros staliniens qui réduisent toutes les minorités et mangent dans la main des services occidentaux. A l’époque, quand j’ai vu la CNT réclamer et obtenir local et subventions de la mairie de Paris, là j’ai eu un gros doute sur leur conscience révolutionnaire anti autoritaire et anti étatiste. D’autres raisons m’ont fait m’éloigner de cette mouvance et ces idées, mais les incohérences ne manquent pas. Pacte avec l’Etat pour dénoncer à tout va les mal pensants, François Bousquet disait plaisamment "avant il y avait les grands reporters, maintenant on a les petits rapporteurs." Anar et délateur, collabo des flics à se planquer derrière l’autorité et l’Etat quand ça tourne mal, réclamer la répression contre ses adversaires, on est loin de l’anarchisme, mais de plus en plus proche de la complicité avec la classe dominante, celle du fric et de la connivence.
Un anarchiste de l’époque de Lecoin ou Joyeux reviendrait, je pense qu’il perdrait pied ou trouverait sympas les vrais droitistes non sionisés.