Xavier Moreau – Nuland : la fin du carnage ?, Bundeswehr sur écoute
9 mars 2024 09:42, par KalJe suis plus nuancé sur les conclusions de Xavier Moreau à propos de la diffusion de la conversation des officiers supérieurs allemands comme étant une initiative politique pour mettre fin à la participation de l’Allemagne dans la guerre en Ukraine.
Que les Allemands perdent beaucoup dans cette guerre, soit. Que les Allemands payent très cher leur dépendance à l’égard de Washington, considéré comme leur "parapluie" militaire plutôt que d’assurer eux même financièrement leur défense, soit.
Mais là, on atteindrait un sommet dans la désinformation allié au risque de perte de crédibilité du partenaire allemand en Europe avec une von der Layen qui veille au grain.
Il a échappé à Xavier Moreau dans la conversation écoutée, l’intérêt stratégique du pont ciblé par les missiles Taurus comme étant potentiellement une piste de décollage et d’attérissage de la chasse russe. Les militaires allemands mettent ainsi le doigt sur l’extrême "sensibilité" de l’usage de ces armes allemandes utilisées dans la profondeur contre des intérêts militaires russes. N’oublions pas que l’Allemagne n’a pas l’arme atomique...
Cette révélation milite pour l’interprétation qu’en fait Xavier Moreau, certe. Mais dans cette conversation, les officiers supérieurs allemands reconnaissent que des Ukrainiens seraient capables de mettre en oeuvre par eux-même ces missiles, ce qui dément les propos du chancelier Scholtz. Ce dernier se retranche dérrière l’argument que seuls des Allemands sont capables de les mettre en oeuvre pour ne pas les livrer.
L’Allemagne sort très affaiblie de cet épisode au moment où Macron se targue de vouloir envoyer des troupes au sol avant de se rétracter (comme d’hab...). Difficile d’y voir une manipulation politique de la part de Scholtz.
Il est vrai l’Allemagne supporte de moins en moins cette guerre où elle perd le plus. Elle militera pour une solution pacifique dès que les conditions politiques seront réunies.
L’initiative turque d’Erdogan d’organiser une conférence de la paix pourrait constituer cette opportunité. D’autant plus que la communauté turque en Allemagne est très importante.
Cette conférence de la paix, que d’aucun qualifiera en France de retour de l’état d’esprit "munichois" (BHL, Glucksmann) avec une Russie en position de force, éviterait malgré tout une offensive russe victorieuse à l’été prochain dans le nord du front, dans la région de Karkov, tel que cela semble se déssiner dans l’excellent point de situation de notre capitaine talentueux.