Je déclare toute la flamme de mon indifférence à De Benoist, comme à Buisson. Le premier a beau être un puits de science, les événements montrent qu’il n’est pas doté du talent de penseur-rassembleur-meneur. Sans charisme, pas de destin social.
Le second, fort charismatique, avait pour destin d’être le bon / mauvais génie, le conseiller de l’ombre d’un homme à propulser dans la lumière. En vendant son intelligence stratégique à l’ennemi du projet nationaliste, il aura précipité et aggravé la stigmatisation du nationalisme. La vendetta personnelle ne produit pas de grands hommes. L’histoire oubliera son nom.
Identification à l’humiliation constante de la Palestine, exaspération face au ressenti de favorisémitisme d’État -Hanoucca à l’Elysée, crêches de Noël et Ramadan à la rue), déclassement économique et intellectuel : si demain, le scénario tant redouté d’une conflagration insurrectionnelle des banlieues devait se produire en France, ni l’imam de la grande mosquée de Paris, ni un Tariq Ramadan discrédité, ni aucun Arabe lettré et intégré ne parviendra à faire entendre raison à cette jeunesse immigrée pléthorique. Ces figures-là seraient immédiatement considérées comme des harkis et des traitres passés à l’ennemi.
La seule personne en France que les émeutiers de banlieues accepteraient d’écouter et qui serait objectivement capable de ramener le calme parce qu’il incarne une forme de résistance à laquelle cette jeunesse est culturellement sensible, est Alain Soral. L’exécutif aurait donc tort de se fermer cette option de salut, pour complaire aux inquisiteurs.
En écoutant l’extrait du Président, j’ai eu un flash étrange... Une ironie des circonstances pourrait mettre, un jour prochain, le sommet face à un dilemme : « que décidons-nous, Soral ou l’armée ? »
Moralité : Persécuter quelqu’un pour motif idéologique permet certes de le neutraliser, mais aussi de se priver de la formidable ressource que représentent sa force et son ancrage populaire.