difficile situation argentine. Je ne connais pas assez. Dans les années 1950, l’Argentine fut 7ème économie mondiale, mais ce temps est loin. Je pense que le gros problème de l’Amérique du Sud est son isolement géographique. En outre, les masses humaines sont concentrées en Asie de l’Est et du Centre-Sud (et demain en Afrique). L’Europe et l’Amérique du Nord concentrent des richesses historiques. L’Amérique du Sud est un cul-de-sac géographique. Personne n’a intérêt à développer une industrie là-bas (trop de distances pour importer les matières premières, puis pour réexporter les produits finis). Les seules industries sont destinées au marché local, ce qui limite les économies d’échelle et les concentrations de capital. C’est un peu le même problème que les DOM-TOM que l’isolement géographique condamne à la stagnation et à l’inflation. Même pour le tourisme de masse ça fait un peu loin.
L’Argentine peut se rattraper sur l’export agricole. Mais là encore, elle doit faire face au voisin brésilien bien plus gros et potentiellement efficace (sans parler des nouveaux géants agraires Russie, Canada, Australie). L’Argentine vient de rejoindre le BRICS, ce qui est un bel acte d’indépendance géopolitique. Reste à voir ce qu’ils en feront.
Avec le Chili, l’Argentine est certainement le pays demeuré le plus "européen" d’Amérique latine. Mais la mentalité espagnole (à part les Catalans) semble très conservatrice économiquement (grande propriété foncière). C’est romantique, esthétique, mais pas très efficace. Peut-être pourraient-ils essayer de se lancer dans la fourniture de produits financiers en ligne et off-shore. C’est pas vraiment dans leur culture, mais ils pourraient s’inspirer de la banque catholique lombarde et vénitienne qui a eu ses grandes heures.