Israël : Erdogan a fermé la porte à la normalisation
22 juillet 2011 22:28, par YassineSi on reprend seulement les faits depuis l’attaque sioniste contre le Mavi Marmara et ce que dit l’article à la base de cette discussion, les conditions posées par Erdogan et le gouvernement de l’AKP pour une "normalisation" avec l’Etat sioniste, actées publiquement devant le peuple turc, n’ont pas varié d’un millimètre : levée du blocus contre Gaza, "excuses" d’Israël (ce qui veut dire reconnaissance de ses torts, ici de son crime...) et indemnisations. Qu’il y ait des "négociations" (imaginons que le gouvernement turc déclare "les refuser", serait-il dans le même rapport de force intérieur et international, et sa durée de vie serait-elle bien grande ?), éventuellement "secrètes", ne change rien à ce fait majeur : la Turquie ne bouge pas d’iota face à Israël.
Quelques questions éclairantes se posent :
1) Même si ce n’est pas la libération de la Palestine, connaissons-nous beaucoup d’Etats qui opposent de telles exigences à Israël, sans être mis immédiatement au ban de l’humanité pour "terrorisme islamiste antisémite" ? Non, et c’est donc trop rare pour ne pas être précieux...
2) L’Etat sioniste peut-il satisfaire à ces exigences ? Evidemment non, c’est ce qu’exprime Lieberman dans cet article.
Erdogan et le gouvernement de l’AKP ont alors le beau rôle, aux yeux de l’opinion turque et internationale, pour refuser la "normalisation" (c’est à dire, de fait, confirmer la rupture) avec l’Etat sioniste. Et ceci a d’importantes conséquences pratiques : là où il y avait, avant, manoeuvres militaires conjointes, il n’y en a plus ; là où Israël trouvait, avant, en la Turquie l’un de ses principaux partenaires économiques, elle doit aujourd’hui se réorienter...vers la Grèce !
On peut trouver que ce sont de "petits pas"...Certes, mais ces "petits pas" font évoluer le rapport des forces indiscutablement contre l’Etat sioniste. Ils valent bien mieux de ce point de vue que la politique "du bourrin" justement pointée par srdr ou mille discours enflammés qui ne sont suivis d’aucun effet.
Les dirigeants de l’AKP sont des hommes (et des femmes...) comme les autres, avec leurs faiblesses, leurs limites, leurs erreurs...Comme tous les Turcs, ils éprouvent une grande fierté nationale. Mais on ne comprend rien à leur politique, si on ne part pas du fait qu’ils sont avant tout guidés leur foi musulmane profonde qui les met en garde contre l’orgueil et leur commande la persévérance sur le chemin de la vérité, de la justice et de la paix.