De la société organique à la société de contrat : un cours magistral d’Alain Soral
15 août 2023 19:01, par Roland de Roncevaux
la France n’a jamais été une société organique. La société organique chez nous a disparu avec la conquête romaine. Et encore, les Gaulois se répartissaient en grandes tribus-cités, qui étaient l’extension finale de l’organisme. Une société organique dérive pour moi du clan originel de chasseur-cueilleur. Mais l’anthropologie nous montre que ces groupes ne dépassent guère la 20aine d’individus. Après, on passe dans des société effectivement formalisées et hiérarchisées, même si elles restent structurées par les liens du sang (systèmes d’économie tribaux). La société organique, à proprement parler, est une société primitive comme en Afrique ou dans certaines zones comme l’Afghanistan. Mais déjà, dans ces société tribales, l’esclavage était la règle, y compris en interne. Tous n’étaient pas des individus libres. Cela est confirmé par la survivance tardive de cet esclavage interne dans les sociétés africaines.
La société médiévale européenne (et singulièrement française, où est né le moyen-âge) n’était pas organique. Les serfs étaient d’anciens hommes libres tombés dans le servage. Les nobles n’avait aucun attachement local réel, mais avaient reçu le fief (à administrer et exploiter) de la part du suzerain. La classe chevalière médiévale ne tenait pas son pouvoir par en-bas (contrairement aux chefs pré-antiques) mais par en-haut (comme une franchise attribuée par le suzerain). Les serfs étaient un prolétariat exploité et sans droits civiques. "Ils ne possédaient rien et ils étaient heureux"... C’est pourquoi vous ne verrez pas beaucoup de prolos qui regrettent les rois, mais par contre beaucoup qui regrettent les vraies constitutions républicaines qui établissaient la loi pour tous et brisaient les monopoles. Le vrai ton des Gilets-Jaunes me semble "réactionnaire républicain" contre la tyrannie cosmopolite.