il a raison de rappeler que c’est le centre russe qui a largement décidé de la fin de l’URSS... Il y a aujourd’hui une sorte d’idéologie qui veut faire croire que les nationalismes périphériques ont "arraché" leur indépendance aux "méchants russes centralistes". C’est faux. D’une part c’est précisément l’URSS et son idéologie socialisante qui a monté en épingle et développé les sentiments identitaires des périphéries alors encore archaïques de l’empire russe. Ensuite, l’indépendance s’est passée sans tirer un coup de fusil (on est loin des récits héroïques de "libération"), et le pouvoir est échu aux chefs nationalistes locaux qui étaient en fait tous montés dans la hiérarchie du Parti Communiste qui les couvait (d’ailleurs, de nombreux criminels soviétiques proviennent également des périphéries : ukrainienne, polonaise, lettone, géorgienne, etc. montés grâce à la révolution).
Rappelons même que cette indépendance s’est largement faite contre l’avis des populations, y compris d’une bonne part des périphéries. Au global, et au détail dans de nombreuses républiques soviétiques (dont l’Ukraine !), le référendum de Mars 1991 a donné un avis négatif à la dissolution de l’URSS ! Ce référendum souhaité par les élites soviétiques était supposé apporter une caution populaire à la fin de l’URSS. Or, les populations ont majoritairement voté contre. "Bug dans la matrice".
Du coup, la dissolution de l’URSS s’est faite sans l’aval des populations. Les républiques périphériques ont pris leur indépendance (avec l’aval des élites de Moscou) à l’été 1991, et à l’automne 1991 Eltsine, Chouchkievitch et Kravtchouk ont liquidé l’affaire en catimini.