Cela fait bien 800 ans qu’un processus de sécularisation est à l’oeuvre en Europe, au moins depuis le conflit entre la papauté et l’empire notamment sur la querelle des investitures. Rappelons-nous aussi l’incroyable attentat d’Anagni contre Boniface VIII !
En réalité, la question de la sécularisation, c’est-à-dire de l’émancipation du pouvoir politique du pouvoir spirituel, ne joue aucun rôle quant à l’état de l’occident aujourd’hui. On peut très bien rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui lui revient. C’est la différence avec l’Islam qui est autant une loi qui s’impose aux nations, qu’une religion.
Je pense qu’il ne faut pas confondre la religion métaphysique de ses émanations culturelles. Les survivances du christianisme que l’on voit aujourd’hui n’existent que parce que nos aïeux avaient la foi en Jésus Christ sauveur, mort sur la croix et ressuscité, en ce Dieu trinitaire, Père, Fils et Esprit, en la divine Providence, qu’ils savaient interpréter les signes de sa présence et se faire les instruments de sa volonté.
Aujourd’hui, nous ne faisons au mieux que nous arc-bouter autour de cet héritage (catholicisme culturel), au pire nous le dilapidons en criant "Dieu est mort" (athéisme militant) ou bien par ignorance et illettrisme spirituel nous nous vautrons dans l’indifférence.