La guerre est la continuation de la dette par d’autres moyens
3 mars 2023 16:20, par nicolasjaissonLa guerre est un moyen d’accélérer le changement de paradigme, mais n’est pas le changement lui-même. Le système a montré qu’il est capable de générer un montant illimité de dettes issues de la monnaie de marché, qui est recyclée dans le monde réel, sous la forme de monnaie fiduciaire et de capital dette. Donc nul besoin de la guerre pour détruire a dette, les banques centrales savent comment faire, sans nécessairement employer les grands moyens de la destruction de valeur par la « destruction créatrice » que serait la guerre. D’ailleurs l’Europe comme la Chine prouvent à l’envi qu’elles savent détruire le surendettement, non par la guerre mais par l’inflation, la réduction des salaires et la destruction de valeur liée au sacrifice de certaines activités économiques, qui doivent laisser la place à d’autres, au nom de la reconfiguration générale de la répartition du capital entre les acteurs mondiaux du capitalisme. Le « stakeholder capitalism » consiste à redistribuer les cartes en changeant les lieux d’allocation du capital et de la consommation par la reconfiguration des flux logistiques et à la réimplantation de la production, en fonction des nouvelles conditions de marché. La Chine a claqué la porte du financement en eurodollars en imposant des nouvelles règles d’endettement au bilan pour les grandes entreprises, dont les promoteurs immobiliers, qui se sont retrouvés en position de défaut sur leurs dettes en dollars et ont provoqué une réaction en chaîne de faillites d’entreprises, qui a agit comme une onde de choc dévastatrice à travers l’économie chinoise. Le gouvernement chinois est en train de sacrifier une génération entière d’épargnants, dont les actifs sont liquidés par l’effondrement des prix et la saisie des biens vendus à crédit par les banques. En Europe, le changement de paradigme est financé par des vagues d’endettement sans précédent, alors même que les banques centrales relèvent les taux sur les marchés obligataires, comme jamais vu depuis que l’euro existe. C’est le consommateur et l’entrepreneur qui trinquent, du fait des choix économiques désastreux qui ont été faits par les élites européennes, qui trouvent dans le marché des ressources illimitées pour financer leur idéologie. La guerre en Ukraine n’est qu’une diversion qui permet d’accélérer la décarbonation, et la transformation numérique du monde de demain, où l’émission massive de dettes conjuguée à l’inflation achèvent de faire passer le capital entre les mains de quelques action