Merci à E&R de donner la parole à un paysan du cru, un homme d’honneur et d’engagement. Face à la horde d’écolo bobo hors-sol et leurs relais merdiatiques, la réalité de l’agriculture est difficilement palpable pour les 98% de français qui n’en vivent plus.
Ceci dit, arrêtons de leurrer le chaland. Il reste moins de 400 000 paysans dans ce pays soit 1 million de moins qu’en 1980, tous sous perfusion d’aides européennes et dont la moyenne d’âge est de plus de 50 ans. Qui peut croire que la paysannerie française sera sauvée face à l’ogre mondialiste ? Chimère, utopie de l’instant.
Je suis agriculteur et je le dis, c’est terminé… et c’est tant mieux.
Le seul avenir des français, c’est la fin de la paysannerie, la fin de la division du travail, de la division ville/campagne, de la propriété privée qui ne voit au bout du compte que les plus gros l’emporter, la fin du salariat, du travail acharné pour les uns et du chômage pour les autres.
L’abolition de nos conditions d’esclave, c’est le retour d’une communauté d’être humain digne en naturalité d’elle-même hors des sphères d’argent et de pouvoir qui gangrènent en nous depuis des siècles. Ceux qui veulent réformer le capitalisme nous reconduisent toujours plus loin dans l’ignominie avant d’être avalés par lui. C’est un leurre.
Je suis un jeune agriculteur dont la situation économique n’est pas à plaindre et qui sait s’adapter aux nouvelles contraintes du capitalisme vert… mais je ne suis pas dupe que cet effort est l’essence même de ma servilité et celui de mes semblables.