Alors qu’elle doit être comprise dans son acception initiale de rejet du mode de gouvernement théocratique d’une part, et de protection des cultes d’autre part, afin de permettre une forme de vivre-ensemble, la laïcité est souvent travestie et appliquée. Elle devient alors à tort :
Une mystique concurrentielle visant à l’abdication puis à l’éradication pure et simple des monothéismes catholique et islamique.
Un putsch spirituel qui exige le renversement des révélations divines, l’abandon des cultes, la conversion à marche forcée des esprits à la tyrannie de sa contre-révélation, à savoir de son prédicat matérialiste, consumériste, conformiste, utilitariste.
La contre-proposition d’une mystique alternative qui postule que l’homme, et non plus Dieu, devient la mesure de toute chose. À ce titre, elle jette les bases d’un anthropothéisme où l’homme auto-augmenté de la part de divinité qu’il a usurpée à Dieu, se lance dans une course effrénée au terme de laquelle la déclinaison de ses droits supplante l’application de ses devoirs.
Parce qu’elle aspire à embrasser et régir l’intégralité du vivant, la laïcité a vocation à instaurer et répandre son propre magistère. À ce titre, elle devient une tentacule éminemment conquérante, donc totalitaire.
Voilà ce que certains seront parvenus à en faire au mépris des textes philosophiques, constitutionnels d’origine.