Je peux me tromper, mais après avoir lu, écouté et digéré Francis Cousin, tout ça me semble très logique.
Comme d’habitude le Marché se pare d’atours pseudo-émancipateurs -des enfants en l’occurrence (le droit et la possibilité de tout faire comme des adultes, aussi dégénérés soient-ils)- pour les asservir totalement.
Le Capital, automoteur, cherche à maximiser son taux de profit.
Une voie royale lui a été ouverte (ou il se l’est ouverte, qu’importe) : l’infantilisation galopante produit des consommateurs compulsifs/impulsifs. Autrement dit, qu’on les nomme adulescents ou autres, les adultes sont en voie de disparition, faisant place à des enfants de 20, 30 ou 40 ans, sexuellement matures certes, mais sans modèle adulte de référence.
Les générations qui se succèdent depuis quelques décennies dans le monde occidental (le plus avancé dans la dérive dictatoriale du Marché) sont de grands enfants engendrant des enfants, et ainsi de suite. C’est une des explications les plus plausibles que je trouve à l’individualisme et au manque d’empathie contemporains.
Dans cette société d’enfants rois nombrilistes, régie par l’immédiateté, la pulsion est maîtresse. C’est vrai pour la consommation, ça l’est de plus en plus dans les rapports sociaux, je ne vois pas comment la sexualité y échappera. Les tabous, la morale, tout ce qui peut se dresser face à de nouvelles niches de profit sera balayé par le tout puissant Marché.
L’avènement de l’individu indifférencié n’implique pas que l’effacement du genre ou de l’origine ethnique, il inclut aussi (surtout ?) la disparition du mature/immature.