Il est intéressant de se pencher sur l’histoire d’Haiti et le génocide subi par les blancs en 1804. On voit apparaître le personnage de Zombi, qui réapparaît de temps en temps dans l’imaginaire haïtien, massacreur et gloire locale.
Après sa nomination à la tête de l’État, Dessalines demande mi-février à certaines villes (Léogâne, Jacmel, Les Cayes) d’organiser des massacres au niveau local. Le 22 février 1804, le nouveau gouverneur général prend un décret ordonnant le massacre des Blancs. Des exclusions concernant certaines professions (médecins, prêtres, ou toute autre pouvant être utile à la population haïtienne), ainsi que les déserteurs polonais (issus de l’expédition de Leclerc) et les fermiers allemands (ayant fondé une colonie dans de nord-ouest de l’île, avant la révolution) sont prévue. Si les femmes et les enfants sont d’abord censés être épargnés, Dessalines décide finalement de les éliminer également.
Un des meurtriers les plus connus est peut-être Jean Zombi, un mulâtre habitant Port-au-Prince qui avait acquis une réputation par sa brutalité. Un récit affirme que Zombi a notamment arrêté un homme blanc dans la rue, lui a arraché ses vêtements, l’a amené jusqu’à l’escalier du Palais présidentiel, où il l’a tué avec un poignard. Dessalines aurait été un des spectateurs de ce meurtre, et il en aurait été "horrifié". Dans la tradition du vaudou haïtien, le personnage de Jean Zombi a renforcé la croyance aux zombies
Les massacres commencent alors dans les rues et dans les environs des villes, intégralement à l’arme blanche, afin que la ville suivante ne soit pas alertée. À la fin du mois d’avril 1804, 3 000 à 5 000 personnes ont été tuées, soit la quasi-totalité de la population blanche restante après la révolution. Les massacres s’arrêtent définitivement après le 22 avril 1804.
Érigeons donc une statue à Jean Zombi