Retour sur un fiasco législatif : la loi Schiappa sur le viol et la séduction de mineurs
7 mars 2020 02:24, par nathan rien
Ils soulignent que la puberté advient plus ou moins prématurément d’une ethnie à une autre et, en son sein, d’un individu à un autre.
Ok
Aussi, une telle législation protège en définitive, pour parler crûment, les filles d’origine africaine dont la puberté, précoce, survient avant l’âge légal de quinze ans . etc. [...]En revanche, les filles d’origine européenne qui, à quinze ans, ne seraient pas médicalement pubères, sont fictivement réputées pubères par la loi et sont exposées à la prédation d’hommes qui n’encourent plus avec elles les peines de l’atteinte sexuelle sur mineur de moins de quinze ans etc.
Mais à ce niveau d’analyse, il faut justement éviter de "parler crument" pour éviter les raccourcis et/ou autoriser la récupération idéologique d’un ouvrage du niveau de celui de Damien Viguier. Car on omet ainsi bien des médiations utiles et préventives. Et c’est, à mon sens, ce que fait - malgré lui ou pas ? - cet article. Car calquer le constat scientifique d’un fait organique (la puberté) à la vision ethno-raciale de ce fait organique (les filles d’origine africaine/les filles d’origine européennes) est extrêmement dangereux dans une saine tentative de juger une situation déjà complexe - la détermination du consentement sexuel (ou non) d’un individu à partir d’une maturité que l’on cherche justement à définir au mieux en tenant compte de celle de son corps et de celle de ses actes (pleine conscience) - qui gagnerait à se détacher d’une telle vision, surtout quand il n’y en est pas fondamentalement question. L’extrapolation ethno-raciale est, à terme, ce que cherche sans doute à faire la loi schiappa dans un contexte de crise migratoire pour exacerber les tensions identitaires en France et je suis étonné qu’un article (qui se veut critique de cette loi) tombe aussi facilement dans le panneau ou invite à le faire.