Les nombres de blessés sont bidons. J’ai été blessé. Je n’ai pas pu me servir de mon avant bras pendant 6 mois. Je n’ai fait partie d’aucune statistique car je ne suis pas allé le chanter sur les toits.
La révolte a été brisée par la violence policière et la justice expéditive. Des centaines de blessés graves, des milliers de blessés plus légers (mais pas anodins comme ce fut mon cas), des milliers d’interpellations, des centaines de peine de prisons, dont un certain nombre fermes...
Et le français moyen n’a pas la possibilité de se déplacer chaque week-end pendant des mois avec chaque semaine le risque de revenir estropié ou condamné.
Quand on a 50 ou 60 balais, que l’on n’est pas spécialement organisés, il n’est pas évident de "monter au front" chaque week-end avec tous les risques que cela comporte (y compris bien sûr sur le plan social)...
Ce qu’on fait les gilets jaunes l’année dernière est déjà extra-ordinaire. J’ai vu des gens de tous horizons faire preuve d’un courage exceptionnel. Originaire d’une cité de banlieue, je suis moins impressionnable. Je ne pensais pas le français de base aussi fortement burné. Au cours de ces journées de décembre, j’ai au moins retrouvé ma fierté d’être Français et de le partager en toute Fraternité.