Valérie Bugault – Comment les banques ont acheté les États
3 juillet 2019 17:32, par nicolasjaissonAmusant : les banques auraient "acheté les Etats européens", mais les banques sont toutes en faillite tout en laissant les Etats indemnes qui sont même suspectés de vouloir procéder à des bail-in avec l’argent des déposants. La Deutsche Bank par exemple, dont le portefeuille de produits dérivées était censé dynamiter la planète. De fait la DB n’a finalement dynamité personne. Les Etats européens sont toujours là. Une "bad bank" (comme c’est original !) a été créée tout exprès pour sortir la dynamite du bilan de la DB et neutraliser les risques. Les politiques sont des super malins qui trouvent toujours une solution pour faire disparaître dans la fumée réglementaire les actifs vaporeux des banques qui se sont un peu trop goinfrées des liquidités banque centrale pour jouer avec les dérivés financés par les....bons du trésor (ô surprise). Les jouets ont pour vocation à rentrer au placard une fois que la récréation est finie. C’est la maîtresse en droit européen qui va être contente devant les ressources juridiques hyper clémentes offertes aux banques pour leur sauver la mise dans des situations périlleuses qui pourraient compromettre la solvabilité de l’Etat financé par les banques d’investissement (ô surprise). Là notre professeur de droit européen aurait sans doute besoin d’un petit rappel du droit des obligations et comment elles sont utilisées comme moyens de financement dans les montages d’ingénierie financière.Comme l’avait expliqué Sarkozy en 2008 qui avait appelé Mme Lagarde à la rescousse des banques : il est beaucoup plus rentable de renflouer les banques avec de l’air transformé en moyens de financement des obligations que l’Etat avec l’argent des contribuables. C’est une vérité assez basique, mais qui a bien du mal à passer dans les esprits, tellement il est plus commode d’imaginer que les banques contrôlent les politiques, alors que c’est l’exact opposé qui se passe. Les banques ne peuvent rien faire sans les politiques qui ouvrent ou qui ferment les robinets de la dette en fonction des priorités du moment. Sans la dette les banques explosent comme on le voit à nouveau avec l’inénarrable Lagarde qui fait monter les marchés en promettant de laisser grandes ouvertes les vannes des liquidités de la BCE qui tient à bout de bars les zombies bancaires européens. Les banques sont des entreprises virtuelles qui servent à transformer la monnaie dette en moyens de financement dans le monde réel sous le contrôle étroit des politiques. Ni plus, ni moins.