J’ai vu au Brésil, à Salvador de Bahia de Todos Os Santos (Salvador de la baie de tous les Saints) :
- les ghettos de riches avec clôture de 2m50, barrière à l’entrée, caméras de surveillance et vigiles ;
- les favelas qui se trouvent au centre de la ville historique, à deux pas de la place principale du "pelorihnos", littéralement le pilori où étaient battus les esclaves ;
- les "invasions", nouveaux quartiers où viennent s’entasser les gens des campagnes pour travailler.
Il n’y a pas de discontinuité, on passe d’un habitat à l’autre. La dynamique de cette ville brésilienne est celle de la concentration des personnes en vue de leur intégration économique. La misère est visible et terrible (enfants des rues, va-nu-pieds, crack, etc.), elle côtoie tous ceux qui bossent en espérant accéder aux standards de la classe moyenne occidentale, et des riches qui se protègent. L’insécurité est réelle.
Je pense que cette ville est dans le temps 1 de la formation du "camp de concentration urbain" de la "merde cosmopolitisme de la marchandise".
Je pense que Paris est dans le temps 2 : la merde urbaine concentrationnaire de la marchandise cosmopolite a triomphé, elle a atteint "un tel degré d’accumulation que l’on ne voit plus qu’elle", et sa logique d’intégration s’est inversée en logique d’exclusion. La gentrification est un moment du mouvement d’ensemble.
Après avoir vécu 7 ans à Paris, j’ai fui à la campagne pour son cadre de vie. Paris c’est pour le fric et s’encanailler.