Nous nous avançons lentement mais sûrement vers deux mondes irrémédiablement cloisonnés, verrouillés, hermétiques : celui des très pauvres sans cesse appauvris sous tous les plans de l’existence. Celui des riches ne cessant de l’être, hyperprotégés, vivant dans des gated communities, ou ensembles résidentiels fermés, des ghettos pour nantis. « L’or » trésor de guerre et patrimoines ponctionnés sur le dos des pauvres n’ont-ils pas eux aussi leurs résidences dans des paradis dits fiscaux, des sites éloignés hyperprotégés par des codes informatiques à la pointe de la technologie ?
La politique-spectacle n’étant là que pour vendre du rêve, produire un écran de fumée et faire barrage à de réelles prises de conscience, de révoltes contre la mise en oeuvre concrète et manifeste sur Terre d’une dystopie messianique laquelle hélas se confirme de plus en plus dans notre vie réelle !
Une dystopie est écrit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur comme « 1984 » de G. Orwell. Le film Elysium par exemple décrit une société scindée en 2154, complètement chaotique pour les Terriens et celle en orbite une société paradisiaque, véritable résidence dans l’espace pour riches.
Deux sociologues, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, auteurs de plusieurs livres ont analysé les ghettos du gotha : châteaux dans l’Oise, salons parisiens, clubs les plus chics. Ils décrivent comment ces grands bourgeois s’emploient assidûment à maîtriser leur environnement géographique et social, qu’ils se protègent des autres, quitte à former des ghettos. Ne préfigurent-ils pas encore sur Terre, cette station orbitale inacessible aux pauvres désappauvris subissant une violence inouïe dont les attentats et ces guerres permanentes délibérées ne sont qu’un des aspects.
Sauf que ces dits« riches, si pauvres en réalité », auront ouvert les portes de leur enfer et qu’ils s’y consumeront.