André Malraux écrivait : « Le vingt-et-unième siècle sera spirituel ou ne sera pas. » J’ai souvent l’impression que cette phrase est teintée d’une douce ironie.
Aujourd’hui, tout semble lui donner raison. À croire que le spirituel (qui devrait être, à mon avis, intime, intérieur, modestie, pudeur) est devenu spectacle, arrogance, démonstration ; l’ennemi numéro un du rationalisme.
Sans débattre de théologie ou d’anthroposophie, on peut s’interroger sur les pratiques des uns et des autres qui s’allient quasiment toujours à une conviction monomaniaque. Est-il possible d’évoquer « librement » certains courants de pensée alternatifs sans nécessairement tomber dans une hallucination collective ?
Je connais un peu le courant de Steiner. Mais je trouve sidérante cette phrase qui s’apparente à un eugénisme racial : « Le français est, parmi les peuples latins d’Europe, celui qui porte le moins de vie. »
C’est probablement à replacer dans le contexte de l’époque. Néanmoins, la hargne des dirigeants de nos pays à nous corriger dès que nous osons diverger de l’opinion dominante (l’opinion étant toujours totalitaire, parce qu’indémontrable contrairement à une hypothèse qui peut être vérifiée par des pairs) nous conduit vers de grands bouleversements où les convictions profondes des uns deviendront les crimes de masse des autres.
En terminant sur une note plus humoristique, j’adore cette croyance anthroposophe : « L’organe sexuel du futur sera le larynx. »
Quand on sait que le larynx est le principal instrument de la voix, on ne s’étonnera pas de constater que nos politiciens « forniquent » constamment avec les mots pour leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifient et de ce fait, engendrent des contresens systématiques qui rendraient jaloux Orwell !