Après consultation, seuls 34 % des "Insoumis" prêts à voter Macron
3 mai 2017 04:30, par André MelocheConsulter les « Insoumis », c’est comme voter aux primaires ! Seuls les primitifs s’y adonnent avec conviction tout en pensant qu’il s’agit d’un plaisir voire un devoir. Et certains Français en redemandent. À croire qu’ils ont troqué Sade pour Sacher-Masoch.
Est-il possible de parler des idées ou des programmes plutôt qu’infantiliser l’électorat ?
On évacue les idées au profit des opinions. La décomposition finale de l’Occident progresse bien. Les émeutes, les insultes, les actes terroristes meublent notre quotidien, sans parler de la lobotomie systématique que nous infligent les médias.
Peu importe le résultat de l’élection, l’Histoire est « en marche », n’en déplaise à Fukuyama !
Je pense toutefois que la France n’est pas mûre pour participer à ce changement profond de paradigme. C’est dommage. Néanmoins, il faut continuer à faire de la pédagogie, c’est-à-dire échanger le plus possible des idées et partager des faits avérés – et non les ragots classiques qu’on nous sert à chaque jour – afin de retrouver la raison.
J’ai cessé de participer à ces sottises que sont les sondages quand j’ai compris que les agences de marketing qui les organisent découpaient mon cerveau en rondelles pour mieux me manipuler. Comment les citoyens peuvent-ils encore avoir confiance en ces consultations pré-formatées ? Si je ne puis exprimer mes idées de manière articulée dans la langue de mon choix (la langue française dans mon cas), à quoi bon répondre à des questions dont les biais cognitifs sont évidents voire grossiers ?
Que les « Insoumis » votent en leur âme et conscience, s’ils en ont une, évidemment. Et qu’ils cessent de mépriser l’expression populaire. Voter est un geste intime et l’on constate aujourd’hui, à l’ère où l’opinion est devenue reine de la bêtise, que le caractère personnel du geste ne relève plus que de l’exhibitionnisme le plus débridé.
Faire parler l’autre à tout prix (sur Internet, dans les réseaux sociaux, à travers les sondages d’opinion) est une torture qui ne dit pas son nom :
« La torture est le recours à la violence – toujours sous l’espèce de la technique – en vue de faire parler ; la violence, perfectionnée ou camouflée en technique, veut qu’on parle, veut une parole ; quelle parole ? Non pas cette parole de violence – non parlante, fausse de part en part – que logiquement elle peut espérer obtenir, mais une parole vraie, libre et pure de toute violence. », Maurice Blanchot, La parole plurielle in L’entretien infini.