Le jeu turc est effectivement bien difficile à décrypter, en réalité impossible pour le moment, il me semble. Mais gardons à l’esprit ce qu’a dit Meyssan : il y a toujours au moins trois niveaux dans les relations internationales, et dans la géopolitique en général, toujours machiavélique : 1. la propagande destinée au grand public, 2. les discussions diplomatiques, dont n’émerge publiquement que la surface, 3. les alliances et actions secrètes, qui parfois vont à contre-courant de la diplomatie, laquelle est parfois faite pour enfumer les autres ... Il ne faut pas nécessairement prendre au mot les déclarations publiques des uns et des autres, qui "soutiennent", "protestent", ou "se disent préoccupés", etc. Il n’est pas impossible que cette intervention soit en réalité autorisée par la Russie, et surveillée de près. Mais, bien sûr, je peux me tromper, et il est aussi possible qu’Erdogan soit un fils de pute sans aucune parole, et/ou que les US le tiennent par les couilles malgré leur coup d’État manqué. Par ailleurs, il faut une vision historique sur le long terme (remontant au moins au croisades, pas besoin d’aller chercher l’Assyrie biblique) pour comprendre le projet turc. Cette vision qui manque totalement aux Occidentaux, pour des raisons que j’explique dans mon prochain livre : sur ce point, Otm me semble bien renseigné.